A l’occasion de la commémoration du 19 è anniversaire du début du génocide perpétré à partir du 21 octobre 1993 par l’organisation FRODEBU contre les tutsi, ainsi que contre les hutus membres du parti UPRONA,
AC GENOCIDE CANADA adresse aux rescapés et aux familles des victimes ses sentiments de compassion et de sympathie.
AC GENOCIDE CANADA leur réaffirme son soutien indéfectible dans la recherche de la justice, et réitère par la même occasion sa demande d’un Tribunal Pénal International pour le Burundi conformément aux recommandations de la Commission Internationale d’Enquête mandatée par le l’Organisation de Nations Unies
AC GENOCIDE CANADA interpelle la communauté internationale qui reste passive face aux exactions répétitives que les milices « Imbonerakure » de l’organisation CNDD-FDD, actuellement au pouvoir au Burundi, commettent contre les rescapés du génocide.
AC GENOCIDE CANADA encourage toutes les victimes de ce crime resté impuni au Burundi, en particulier ceux vivant au Canada, à demander à leurs gouvernements respectifs de leur venir en aide dans leur recherche de la justice, car la Convention pour la Prévention et la Répression du Crime de Génocide enjoint aux États signataires de traduire en justice les auteurs de ce mal.
AC GENOCIDE CANADA demande aux rescapés et aux autres témoins vivant au Canada et qui auraient connaissance de la présence dans ce pays des auteurs ou des complices des actes de génocide commis par le FRODEBU, de dénoncer sans délais auprès de la police.
AC GENOCIDE CANADA demande à toute personne éprise de justice, quelle que soit sa nationalité, de venir en aide aux Burundais victimes d’actes de génocide mais qui ne peuvent toujours pas obtenir justice, la raison étant que le pays est paradoxalement dirigé par une organisation reconnue par l’ONU comme faisant partie d’un réseau génocidaire international.
Fait à Toronto, le 21 octobre 2011
Emanuel Nkurunziza,
Secrétaire de l’Antenne de Toronto
ANNEXES : EXTRAIT DU RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUETE MANDATEE PAR L’ONU
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(§483) La Commission estime que les éléments de preuve dont elle dispose suffisent à établir que des actes de génocide ont été perpétrés au Burundi contre la minorité tutsie le 21 octobre 1993 et les jours suivants à l'instigation et avec la participation de certains militants et responsables hutus du FRODEBU, y compris au niveau des communes.
(§485) La Commission considère que les éléments de preuve dont elle dispose l'autorise à conclure que certains membres haut placés du FRODEBU avaient planifié à l'avance une riposte face à l'éventualité bien réelle d'un coup d'État de l'armée, que cette riposte consistait notamment à barrer les routes et à armer les Hutus, à prendre en otages des hommes et des jeunes hommes tutsis et que ce plan avait été connu d'avance de certains membres locaux du FRODEBU occupant des postes de responsabilité, y compris au niveau des communes.
(§496) Ayant conclu que des actes de génocide ont été perpétrés contre la minorité tutsie au Burundi en octobre 1993, la Commission est d'avis qu'une compétence internationale doit s'exercer à l'égard de ces actes.
(§465) Dans la plupart des communes où l'enquête a été menée, le barrage des routes a été suivi peu après dans les localités sous le contrôle du Gouvernement hutu ou des responsables communaux du FRODEBU, par la capture de tous les adultes tutsis de sexe masculin et, dans certains cas, des Hutus partisans de l'UPRONA et leur regroupement dans des endroits bien déterminés où ils étaient retenus en otage.
(§ 466) Dans la plupart des cas, le meurtre de ces otages a commencé dès le moment où on apprenait, essentiellement par la radio rwandaise, que le Président Ndadaye avait été tué. Ces meurtres ont été perpétrés dans la nuit du jeudi 21 octobre dans certains endroits cependant qu'ailleurs ils ne devaient l'être que le lendemain à l'aube. Peu nombreux ont été les otages de l'UPRONA tués
(§ 473) Le massacre systématique d'hommes, de femmes et d'enfants tutsis sur les collines dans l'ensemble du pays ne saurait être mis sur le compte de réactions spontanées, simultanées, de la masse des agriculteurs hutus dirigées contre leurs voisins. Le fait — établi par les éléments de preuve recueillis — que nombre de simples agriculteurs hutus aient pris part au massacre ne peut être attribué qu'à l'incitation de leurs dirigeants et à l'exemple donné par ces derniers, dont la présence et les activités partout où des massacres ont été perpétrés sont attestée par des preuves surabondantes.
(§479) Les actes de prise d'otages … ont été perpétrés simultanément en différents endroits non reliés par le moindre moyen de communication. Ils étaient invariablement dirigés contre tout homme ou jeune tutsi quelle que soit son affiliation politique…On ne peut pas croire qu'il se soit agi là d'un phénomène local spontané qui se serait produit en même temps en divers endroits.
(§ 481)Les massacres de Tutsis, loin de constituer uniquement une manifestation d'hostilité de la part d'un groupe politique ou ethnique contre un autre groupe étaient une tentative d'extermination totale de l'ethnie tutsie. Les Tutsis n'ont pas été massacrés dans un accès de violence, mais systématiquement traqués. Que l'on ait dans certains cas laissé la vie sauve à des femmes tutsies peut s'expliquer par le fait qu'au Burundi la femme ne perpétue pas l'ethnie car l'enfant appartient à l'ethnie de son père.
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