vendredi, mai 26, 2006

COMMUNIQUE NUMERO 03/2006

CONTRE L’EMPRISONNEMENT ILLEGAL DES MILITANTS ANTI-GENOCIDE PAR LE POUVOIR DE BUJUMBURA.

En date du 21 mai 2006, le pouvoir a arrêté injustement M. Popon Mudugu, Madame Aline Ngendankazi et M. Tatien Sibomana, tous membres de l’Association de lutte contre le génocide AC GENOCIDE CIRIMOSO. Ces honnêtes gens restent emprisonnés pour avoir combattu le génocide, devoir qui incombe à tout humain y compris ceux vivant au Burundi dirigé par une organisation génocidaire comme le CNDD-FDD.

Avec cet emprisonnement abusif et arbitraire, le pouvoir du CNDD-FDD génocidaire vient de rappeler encore une fois sa vraie nature : celle d’une organisation qui a non seulement commis le génocide au Burundi et dans la sous-région depuis 1993, mais aussi qui est déterminé à poursuivre les faits et pratiques l’ayant amené au pouvoir à savoir, la violation répétitive du droit national et international. Par cet emprisonnement de paisibles militants anti-génocides, le pouvoir CNDD-FDD a violé les libertés fondamentales des citoyens burundais, tout en enfreignant au prescrit de la Convention internationale pour la prévention et la répression du crime de génocide, laquelle recommande à tout humain de combattre ce crime des crimes.

Au vu de cette violation flagrante du droit par le CNDD-FDD,

L’Antenne Régionale de Toronto de l’AC Génocide Canada exige la libération immédiate et sans condition de tous ces militants anti-génocide.

L’Antenne Régionale de Toronto de l’AC Génocide Canada compatit avec M. Popon Mudugu, Madame Aline Ngendankazi et M. Tatien Sibomana ainsi qu’avec leurs familles respectives.

L’Antenne Régionale de Toronto de l’AC Génocide Canada réitère son soutien indéfectible à l’AC GENOCIDE CIRIMOSO et aux autres organisations luttant pour la restauration d’un ETAT DE DROIT AU BURUNDI.

L’Antenne Régionale de Toronto de l’AC Génocide Canada met toute la communauté internationale devant ses responsabilités quant à sa tolérance récurrente du génocide des tutsis car :

- considérant qu’une enquête de l’ONU (Rapport S/1996/682) a trouve que des actes de génocide ont été commis contre la minorité tutsi du Burundi en octobre 1993 par le FRODEBU, alors au pouvoir, mais que l’ONU n’a jamais mis sur pied un tribunal pour juger les auteurs ;

- considérant qu’une autre enquête de l’ONU (Rapport S/1998/777) a prouvé que le CNDD-FDD fait partie d’une internationale génocidaire opérant dans la sous-région des Grands Lacs est-africains (ensemble avec le FRODEBU, le PALIPEHUTU, les INTERAHAMWE, les Ex-FAR, etc.), mais que la même ONU a préparé et fait accepter l'accession du CNDD-FDD au pouvoir ;

- après le massacre génocidaire de 161 tutsi banyamulenge le 13 aout 2004 à Gatumba, massacre que l’ONU a promis d’enquêter mais qui n’a abouti à aucune inculpation malgré les revendications de ce crime par le groupe génocidaire PALIPEHUTU-FNL ;

- face à ce génocide au compte-goutte que subit la minorité tutsi du Burundi des mains du CNDD-FDD depuis plus de 12 ans ;
A la lumière de la persécution des militants anti-génocides en cours,
l’Antenne Régionale de Toronto de l’AC Génocide Canada a des raisons légitimes de craindre que le pire ne se produise sans que personne ne s’en soucie. Aussi, lance-t-elle un puissant cri d’alarme à toutes les nations et organisations internationales à agir vite pour éviter à l’humanité la très probable réédition au Burundi du génocide rwandais de 1994 qui s’est déroulé au su des puissances du monde mais qui sont venues verser des larmes inutiles après que l’irréparable eut été commis ;

L’Antenne Régionale de Toronto de l’AC Génocide Canada demande spécialement à l’ONU et à l’UA de revenir sur leur reconnaissance de la légitimité du régime de Bujumbura dirigé par le CNDD-FDD, un groupe qui s’est illustré par le génocide des tutsi depuis 1993 et qui s’illustré encore par la violation massive et systématique des droits des survivants de la minorité tutsi et de leurs défenseurs,

L’Antenne Régionale de Toronto de l’AC Génocide Canada lance un appel aux organisations de défense des droits humains pour qu’ils identifient et mettent en quarantaine toutes les organisations génocidaires comme le CNDD-FDD, le FRODEBU et le PALIPEHUTU

L’Antenne Régionale de Toronto de l’AC Génocide Canada saisit cette occasion pour signaler aux génocidaires du CNDD-FDD et à leurs allies dans le génocide des tutsi et dans la persécution des défenseurs des droits des minorités, que le jour ou ils répondront de leurs actes ignobles et indéfendables approche

UNIS CONTRE LE GENOCIDE, NOUS VAINCRONS !

Fait à Toronto, le 25 mai 2006.

Pour l’Antenne Régionale de Toronto de
L’AC Génocide Canada

Jean-Claude Katihabwa,
Président a.i.

mercredi, mai 17, 2006

COMMEMORATION DU GENOCIDE DES TUTSI DU BURUNDI DE 1972

Discours du Président de l'Antenne Régionale de Toronto d'AC GENOCIDE CANADA, M. Jean-Claude Katihabwa. (Toronto, le 29 avril 2006)


Mesdames, Messieurs les membres d’AC GENOCIDE,
Distingués invités,

C’est pour moi un honeur de m’addresser à vous en ce 29 avril 2006, un jour où nous commémorons le génocide antitutsi de 1972. Certes des rencontres commémoratives sont toujours organisées chaque année par ci et par là, mais elles revêtent un caractère réactionnaire et négationiste. C’est pour apporter de la lumière sur cette sombre période de l’histoire du Burundi d’une part, et pour mettre un frein au négationisme d’autre part, que nous avons organisé cette journée commémorative.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez moi de revenir brièvement sur l’historique de l’AC GENOCIDE TORONTO qui vous accueille cet-après midi et au nom de laquelle je m’adresse à vous.
Comme le nom l’indique, c’est une antenne régionale de l’Association de lutte contre le génocide, AC Génocide Canada, en sigle; qui est elle-aussi une ramification d’AC Génocide Cirimoso.

Ceci m’amène à parler un peu de l’AC GENOCIDE CIRIMOSO. Basée à Bujumbura, AC GENOCIDE CIRIMOSO a vu le jour en 1996. Actuellement, elle a des ramifications en Belgique, en Grande Bretagne, en Côte d’Ivoire, et au Canada. La section Canada est agréée comme organisme sans but lucratif depuis octobre 2002. Quant à l’antenne de Toronto, elle a vu le jour en juillet 2004, lorsque l’assemblée Générale d’AC Canada a mandate M. Nkurunziza pour ouverture une antenne à Toronto en vertu de l’article 3 des statuts.
L’objectif d’AC GENOCIDE est de lutter sans merci contre l’idéologie de Génocide d’une part, et faire traduire en justice les génocidaires, d’autre part. Un autre devoir que l’association AC GENOCIDE CIRIMOSO s’est assigné est l’entretien de la mémoire vigilente contre le génocide. Pour ce faire, elle organise des journées commémoratives qui constituent une occasion de réarmement moral pour les survivants du génocide et leurs proches, sans oublier tous ceux qui rejettent ce mal absolu. Ce rituel est partagé aussi bien par AC GENOCIDE CANADA, et c’est dans ce cadre que notre antenne de Toronto vous a invités cet après-midi.

Mesdames, messieurs,

Il importe de souligner d’emblée que ces journées commémoratives de réarmement moral ne recherchent aucunément à cultiver la rancune ou la vengeance. C’est plutôt pour que chacun sente, ne serait-ce que dans l’imagination, les horreurs entraînés par ce crime des crimes.

Au niveau d’AC GENOCIDE Toronto, nous trouvons que la vérité joue un rôle indispensable dans cette tâche d’informaton sur le génocide. A cet effet, les récits et autres témoignages des survivants occupent une place de choix. Mais ils se heurtent au problème d’une maniere qui tend à s’installer et qui consiste à ne pas réveler certaines vérités, surtout lorsque ces dernières contredisent des versions déjà assises mais qui ne réflètent pas la vraie face des choses. Notre conviction est que ce défi incombe et aux survivants et à nous tous qui combattons le génocide.

En effet, l’opnion tant nationale qu’internationale, manipulée à fond par les mêmes lobbies qui avaient soutenu le plan génocidaire de 1972 ne retiennent que la répression qui s’abattit sur l’intelligentsia hutu dans la foulée de ces massacres génocidaires de tutsi. Ceci tient du fait que les réactionnaires ethnistes lanceront malicieusement une propagande basée sur l’oppression de la majorite hutu par la minorité tutsi.

Du côté d’AC GENOCIDE CANADA, notre côté, nous avons organisé cette journée pour rétablir cette vérité qu’on a longtemps écartée. C’est une première en ceci que pour la premiere fois, nous élevons la voix pour dire tout haut ce que les réactionnaires et les négationistes ont toujours voulu effacer en organisant des cérémonies à cette date, à savoir, que la journée du 29 avril 1972 a inauguré des massacres génocidaires à grande échelle qui étaient dirigés contre la minorité tutsi du Burundi. En effet, le coup de 1972 fut soigneusement préparé. Même si en 1965, des forces du mal avaient entrepris d’éliminer des tutsi dans certaines localités, notamment à Busangana dans l’actuelle province de Muramvya, le sombre mouvement n’avait pas pris une aussi grande ampleur qu’en 1972. Des soirées dansantes et des manifestations sportives avaient été organisées dans tout le pays, afin de s’assurer de rassembler le maximum de l’élite tutsi en des endroits bien connus, où on les exterminerait ensuite, pour enfin s’occuper de la paysannerie qui ne manifesterait pas de résistance. Ce plan macabre a failli aboutir dans certains coins du pays, notamment dans le sud: à Rumonge, Makamba, et Vyanda.

Mesdames messieurs,

Selon l’article 2 de la Convention pour la Prevention et la Pépression du Crime de Génocide, le génocide est le meurtre de membres d’un groupe; commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel.
Est-ce que ce schéma s’applique sur le Burundi du 29 avril 1972? Nous disons ‘oui” sans hésiter. En effet, les tutsi ont été tués sélectivement et systématiquement. Rien n’a été épargné car même des femmes enceintes ont été éventrées par les tueurs qui voulaient s’assurer que les foetus sont tués. Il s’agissait bel et bien d’un acte de génocide, un crime qui fait honte. Il fait tellement honte que pour s’en laver, ceux qui l’ont commis, de même que leurs complices, font recours à un equilibrage éhonté qui revêt la forme d’une équation mettant d’un côté le meurtre de tutsi et d’un autre, le meurtre de hutus. Les massacres de hutus – pour la plupart visant d’abord les intellectuels – sont du resort d’un autre crime, le crime contre l’humanité, qui n’est pas des moindres certes, mais qui reste tout de meme différent du génocide.

Je ne voudrais pas m’éterniser sur les faits de cette journée fatidique car M. Charles Mukasi y reviendra de façon détaillée dans sa présentation tantôt.

Ceux qui maintiennent cette thèse clament que l’AC Génocide est une organisation tutsi qui se fout des morts hutus. Nous le disons clairement:
- nous sommes conscients que, autant des tutsi sont morts parce qu’ils étaient tutsi, autant des hutus sont morts juste parce qu’ils étaient hutus
- ces tutsi ont péri suite à un plan pre-concu, là ou leurs frères hutus ont été tués, qui pour avoir refusé de rejoindre le mouvement visant à éliminer les tutsi, qui pour d’autres motifs minables tels que la convoitise de leur propriété, une dette non remboursée, une dette que le tueur ne voudrait pas rembourser, et j’en passe. Je vous invite à consulter à cet effet le nouveau livre écrit par le Professeur Evariste Ngayimpenda, et qui s’intitule Histoire du Conflit Politico-ethnique du Burundi.
- nous regrettons et nous condamnons la répression qui s’est abattu sur des hutus innocents.
- nous condamnons l’occultation de l’existence d’un plan d’extermination des tutsi.
- Nous déplorons également la tendance à minimiser l’ampleur de la répression qui s’est abattue sur les hutu, parmi lesquels des innocents qui n’avaient rien à voir avec le plan génocidaire.

Mesdames, messieurs,

En lancant une antenne à Toronto, AC GENOCIDE visait à élargir le front de la lutte contre le génocide et informer le maximum de personnes qu’au Burundi le crime de génocide a été commis sans qu’il soit puni. Nous sommes conscients qu’une lutte efficace contre le génocide nécessite de
a. rester vigilents contre le langage et les pratiques génocidaires
b. identifier les génocidaires et leurs complices
c. les traduire en justice
d. maintenir le contact avec les acteurs impliqués dans la lutte

Tout ceci demande de la détermination, mais aussi de la patience. En effet, l’expérience aura montré que la lutte contre le génocide est un combat de longue haleine. Les arméniens ont eu gain de cause après plus de 70 ans de refus par la SDN d’abord, puis par l’ONU, de la reconnaissance du genocide qu’ils ont connus aux mains de l’Empire Ottoman en 1915.
Cette lutte exige aussi de ne jamais donner de répit aux génocidaires et à leurs complices, peu importe les circonstances. Comme le disait l’Ambassader Philippe Kanonko lors de son exposé à l’occasion de la journée commémorative du 21 octobre 2004, “face au génocide, tout compromis, toute prétention à la neutralite, est une compromission.” Il suffira de tenir, pour le reste, nous avons le droit de notre côté. Ce ne sont pas les invocations tantot religieuses, tantôt intimidatrices du régime de Bujumbura, qui doivent décourager dans la recherche de la justice pour les victimes du génocide.

En définitive,

Il s’en faut beaucoup que l’humanité sache les falsifications ayant émaillé la date du 29 avril 1972, ainsi que les surexploitations partisanes et mensogères relatives à la repression qui s’en est suivie.

Nous profitons de cette journée pour lancer un appel vibrant à l’ONU pour qu’elle cesse d’occulter la question du génocide anti-tutsi de 1972.

Nous demandons que la légitimite de fait dont jouit le pouvoir génocidaire de Bujumbura soit retirée car la place des génocidaires est devant les tribunaux et jamais au parlement ou au gouvernement. Le CNDD-FDD au pouvoir au Burundi est coupable d’inombrables crimes contre l’humanité, entre autres le massacre des 40 jeunes séminaristes de Buta qu’il a fauchés dans leur sommeil la matinée du 30 avril 1997, et dont les bien-pensants commémorent demain le 9e anniversaire de leur lâche massacre

Enfin, nous réitérons notre appel à l’ONU pour qu’elle mette fin à la dissimulation du rapport S/1996/682, qui a été retiré inexplicablement du répertoire.

C’est seulement par la vérité, dans un esprit de franche dénoncication des génocidaires, que les burundais seront assurés du PLUS JAMAIS CA

Ensemble donc, restons vigilents et unis contre le génocide et le négationisme .


JE VOUS REMERCIE.

vendredi, mai 12, 2006

CONFÉRENCE COMMÉMORATIVE DU GÉNOCIDE TUTSI DE 1972. TORONTO, 29.4.2006.

En date du 29 avril 2006, les membres de l'Association de lutte contre le Génocide AC Génocide Cirimoso, section canadienne, se sont retrouvés à Toronto pour commémorer le début du génocide contre les Tutsi du Burundi perpétré par l'organisation UBU (Umugambwe w'Abakozi b'Uburundi ou Parti des Travailleurs du Burundi) à partir du 29 avril 1972. À cette occasion, une conférérence publique avait été prévue avec pour thème "Les Symboles de la République du Soleil".
Ci-dessous, quelques images de la réunion.


Ci-dessus: M. Emmanuel Nkurunziza, Secrétaire de l'Antenne Régionale de Toronto, ouvre solennellement la conférence, flanqué du Président a.i. de l'antenne torontoise, M. Jean-Claude Katihabwa (à sa gauche) et du Président de la Section Canada, M. Expert Iconzi (à sa droite)

Ci-dessous: Vue partielle des participants lors du discours inaugural de la conférence prononcé par M. Jean-Claude Katihabwa, Président a.i. de l'Antenne Régionale de Toronto. 


Ci-dessous: Le conférencier du jour, M. Charles Mukasi, présente sa communication intitulée "La Persistance des Symboles de la République du Soleil"

Ci-dessousMessieurs Expert Iconzi, Emanuel Nkurunziza et Jean-Claude Katihabwa suivant attentivement l'exposé de Charles Mukasi

Ci-dessous: Les participants à la conférence écoutent attentivement l'exposé de Charles Mukasi.