IL Y A 18 ANS, le groupe terroriste PALIPEHUTU-FNL lançait ses premières massacres à grande échelle contre la minorité tutsi. C’était au nord-est du Burundi, dans les communes de Ntega et Marangara, quand, à partir du 14 aout 1988 et dans les semaines qui ont suivi, des milliers de tutsi innocents furent massacrés sélectivement par cette organisation terroriste.
En ce jour de triste commémoration, l’Antenne Régionale de Toronto d’AC-Génocide Canada se joint aux rescapés de ce massacre du PALIPEHUTU-FNL pour honorer la mémoire des victimes du carnage de Ntega et Marangara. Nous prières vont aussi aux autres victimes des atrocités du même groupe terroriste PALIPEHUTU-FNL de toute la région des Grands Lacs est-africains. En effet, les crimes de ce groupe terroriste sans foi ni loi et de surcroit impuni et arrogant, vont au delà des frontières: nous pensons ici aux 152 refugiés tutsi banyamulenge massacrés par le groupe terroriste PAPLIPEHUTU-FNL dans la nuit du 13 aout 2004 dans leur camp de Gatumba.
Cette double commémoration est d’autant plus triste si on considère le peu d’attention que la communauté internationale en tête de laquelle l’ONU a fait montre presque toutes les fois qu’il s’agit d’un problème ayant trait aux atrocités commises contre la minorité tutsi:
- Quand en octobre 1988, le Gouvernement du Burundi dirigé par pierre Buyoya a accordé l’amnistie aux personnes accusées de génocide contre la minorité tutsi dans les communes de Ntega et Marangara, aucune voix discordante ne s’est élevée aux Nations Unies. Cependant, tous les signataires doivent prévoir des sanctions pénales efficaces frappant les personnes coupables de génocide[1]
- En aout 2004, encouragé par son immunité acquis indument 16 ans auparavant sans qu’il n’en ait même pas fait la demande, le PALIPEHUTU-FNL a récidivé et a tout de suite revendiqué la responsabilité son forfait -- comme s’il avait peur d’être dévancé par une des autres organisations génocidaires qui pullulent dans la sous-région. Le crime a eu lieu à moins d’un 1 km du campement des forces onusiennes stationnées au Burundi, mais elles n’ont rien fait pour aider les victimes.
L’Antenne Régionale de Toronto d’AC-Génocide Canada rappelle à toute la communauté internationale que c’est le carnage de Ntega et Marangara et que nous commémorons aujourd’hui, qui a lancé les bases de l’impunité du crime de génocide, impunité qui rime toujours avec le Burundi. Par voie de conséquence, le jeu politique burundais ne pouvait plus être correct. Le pays est gouverné par une organisation qui commet le génocide depuis 12 ans, et même le Chef de l’Etat est un criminel ayant été condamné à mort pour crimes contre l’humanité
L’Antenne Régionale de Toronto d’AC-Génocide Canada considère qu’il est grand temps que tous ceux qui ont commandité et/ou dirigé les massacres génocidaires et autres crimes contre l’humanité au Burundi, qu’ils soient du PALIPEHUTU-FNL ou de toute autre organisation, répondent de leurs actes. L’Antenne Régionale de Toronto d’AC-Génocide Canada compte beaucoup sur l’ONU pour cette opération. Néanmoins, si elle continue à ignorer les crimes commis par des burundais en arguant qu’ils tenaient à des mobiles politiques, la même ONU fera bien de vite ordonner la libération de prison de Charles Taylor et Saddam Hussein.
L’Antenne Régionale de Toronto d’AC-Génocide Canada, soucieuse de ne pas pratiquer le « deux-poids, deux mesures » qui a toujours été synonyme de la communauté internationale dans toutes ses interventions relatives au génocide contre la minorité tutsi du Burundi :
1. appelle à l’arrestation immédiate des leaders du PALIPEHTU-FNL pour les atrocités qu’ils ont commises aux cours de ces dernières décennies en général, et pour avoir préparé et exécuté le génocide de tutsi à Ntega et Marangara dans la deuxième moitié du mois d’aout 1988 ;
2. exige qu’on applique au PALIPEHUTU-FNL, de même qu’à ses partenaires et allies d’hier (le FRODEBU, CNDD, FDD, etc.) le même traitement que celui qu’on réservé au NADSP allemand (plus connu sous le nom NAZI) et le MRND(D) rwandais
3. Demande encore une fois à la communauté internationale de prendre une attitude conséquente et appropriée envers le régime actuel burundais qui est dirigé par l’organisation génocidaire CNDD-FDD, dont le dossier des droit de l’homme est on ne peut plus sombre et qui vient d’être empiré par ses récentes arrestations illégales et les tortures infligées à certains hommes politiques et quelques officiers de l’armée.
L’Antenne Régionale de Toronto d’AC-Génocide Canada demande enfin:
- A l’ONU: d’aider à l’arrestation et au jugement des personnes accusées de génocide et d’autres crimes contre l’humanité au Burundi, en tête desquelles Agathon Rwasa du PALIPEHUTU –FNL et Leonard Nyangoma, deux criminels dont les mandats d’arrêt ont été émises il y a belle luerette sans jamais être exécutés.
- Au Royaume Uni: de tenir ses engagements à ne jamais permettre qu’aucune sorte d’amnistie ne soit accordée à Agathon Rwasa
- Au Gouvernement of de la République Unie de Tanzanie : de noter, ne serait-ce qu’au vu de ces quelques crimes commis par le groupe terroriste PALIPEHUTU-FNL, que ce dernier n’a rien d’un mouvement de libération, qu’il s’agit plutôt d’un groupe de tueurs génocidaires;
- Aux pays membres de l’Initiative Régionale de Paix pour le Burundi: de constater qu’en dépit de leur acceptation progressive du groupe terroriste PALIPEHUTU-FNL comme une force politique, que ce dernier reste une organisation terroriste au même titre que ses alliés et partenaires d’hier et qui sont aujourd’hui au pouvoir à Bujumbura, à savoir le CNDD-FDD. En effet, aucun de ces deux organisations n’a jamais dénoncé, condamné ou renoncé officiellement à l’accord de coopération qu’ils ont signé le 22 mai 1995 à Bukavu (RDC) avec d’autres groupes génocidaires comme les ex-FAR et les miliciens Interahamwe, et dont l’objectif était de conquérir le Rwanda une fois qu’ils auraient « libéré » le Burundi[2]
- Aux burundais pris entre les feux croisés de l’oppression des génocidaires du CNDD-FDD au pouvoir d’une part, des bombardements, viol, mutilations et racket du groupe terroriste PALIPEHUTU –FNL d’autre part : nous rappelons que rien de ses atrocités ne peut changer le génocide en une voie de conquête du pouvoir
- Au reste de la population mondiale: nous leur demandons d’aider leurs frères du Burundi que l’ONU semble avoir donnés en cadeau aux organisations terroristes et génocidaires CNDD-FDD et PALIPEHUTU-FNL , même si cette même ONU est censée être leur protecteur.
Fait à Toronto, le 14 aout 2005.
Pour l’Antenne Régionale de Toronto d’AC-Génocide Canada,
Emmanuel Nkurunziza
Secrétaire.
[1] Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, article 5
[2] http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/N98/243/03/IMG/N9824303.pdf?OpenElement.
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