lundi, mars 30, 2015

AC GENOCIDE CANADA ALERTE SUR LA PREPARATION EN COURS D'UN GENOCIDE CONTRE LES TUTSI

Monsieur le Premier Ministre,

Nous avons l'honneur de nous adresser à votre très haute autorité pour vous faire part de notre profonde préoccupation face aux préparatifs très avancés d'un nouveau génocide contre la communauté tutsi du Burundi, tel que constaté dans le document ci-joint (1); et de vous demander de prendre des mesures appropriées.


Monsieur le Premier Ministre,

L'indifférence actuelle de la communauté internationale dont le Canada est l'un des leaders incontestés, est d'autant plus préoccupante qu'elle s'ajoute à l'absence prolongée de suivi sur un autre génocide sans équivoque commis sur les Tutsi du Burundi tel qu'établi par la Commission d'Enquête de l'ONU dont le rapport S/1996/682 qui a recommandé, entre autres choses, un Tribunal Pénal International pour le Burundi.

Nous estimons ainsi que ce cri d'alerte servira de rappel aux demandes incessantes de notre organisation visant à mettre fin au cas atypique du Burundi, un pays où les Nations Unies et le reste de la communauté internationale ont été piégés, instaurant une Chambre Spéciale au sein du système judiciaire national et dont certains juges  seront nommés par le régime du CNDD-FDD. Tout ceci se passe au moment où il est de notoriété publique que le parti au pouvoir au Burundi, le CNDD-FDD, est non seulement un rejeton de la même l'organisation qui a perpétré le génocide contre les Tutsi en octobre 1993, mais aussi a été reconnu par une autre Commission d'Enquête des Nations Unies ( S / 1998/777) comme faisant partie d'un réseau génocidaire opérant dans la région des Grands Lacs est-africains, en tandem avec les ex-FAR et les milices Interahamwe.

Nous espérons que vous avez compris que
(a)pour avoir permis à des génocidaires déjà identifiés à accéder au pouvoir, c'est la communauté internationale qui a enhardi le parti CNDD-FDD à tel point qu'il ose préparer un nouveau génocide contre les Tutsi au mépris du droit international; et
(b) il est grand temps que vous tiriez la conclusion qui s'impose, à savoir, mettre fin au plan génocidaire en préparation au Burundi.

Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l'expression de notre très haute considération.

Emmanuel Nkurunziza,
Secrétaire d'AC  Génocide Canada,
Téléphone: 1 866 719 3878 (sans frais)
                 1 647 719 8479 (mobile)



(1) Note sur la préparation en cours d'un génocide contre les Tutsi du Burundi

 UN NOUVEAU GENOCIDE EN PREPARATION CONTRE LES BATUTSI AU BURUNDI


Les Tutsi du Burundi et du Rwanda font l’objet, depuis plus d’un demi-siècle, de génocides cycliques et récurrents qui  ont déjà fait des millions de morts et qui semblent loin de s’arrêter. Au Burundi, les responsables hutus au pouvoir à Bujumbura préparent activement une nième récidive qu’ils considèrent comme la dernière pour régler définitivement ce qu’ils appellent « la question Tutsi ». Les signes annonciateurs sont nombreux et forts comme nous allons le montrer ci-dessous.
I.                  Génocides déjà perpétrés et non encore punis
 Plusieurs génocides ont été déjà perpétrés au Burundi contre les Batutsi dans le passé bien qu’ils soient encore occultés par les différents régimes politiques sous la pression constante des organisations de l’ombre qui conçoivent,  planifient et financent ces crimes abominables :
-         Génocide d’octobre 1965 : massacres de BUSANGANA à Muramvya
-         Génocide de 1972 : massacres sur tout le pays
-         Génocide d’août 1988 : massacres de NTEGA et MARANGARA
-         Génocide d’octobre 1993 : génocide sur tout le pays.

II.               Indices de préparation d’un nouveau génocide des Batutsi

Ces indices sont nombreux et effrayants. Il n’est pas question de les inventorier tous, mais de relever quelques faits parmi les plus saillants qui devraient alerter les bonnes volontés sur un génocide programmé et en phase finale de préparation. La situation du Burundi de 2015 est d’autant plus inquiétante qu’elle ressemble étrangement à celle qui a prévalu au Rwanda à la veille du Génocide de 1994.
 
-         Un pouvoir Hutu régnant sans partage sur le pays, contrôlant de manière exclusive tous les rouages de l’Etat : Parlement, Gouvernement, Justice, Renseignement, Administration, Sécurité Publique, Finance, Ministère de l’Intérieur et Administration à la Base ;
-         Une radio de la Haine  REMA FM qui ressemble comme un décalque à la RTLM de sinistre mémoire. La Radiotélévision Nationale a également été confisquée par le Pouvoir du CNDD-FDD et n’est là que pour faire la propagande du régime
-         Le rejet méprisant de tous les textes fondateurs de la cohabitation pacifique des Communautés.
-         La veille du génocide de 1994 a été marquée par la déclaration fracassante du Président HAVYARIMANA qualifiant de chiffon de papier l’Accord d’Arusha qu’il avait signé quelques mois auparavant. De la même façon, le porte-parole du Président NKURUNZIZA, Monsieur Willy NYAMITWE, vient de déclarer en ce mois de mars 2015 et à la surprise de tous que l’Accord d’Arusha n’engage pas le parti au pouvoir, le CNDD-FDD ; alors qu’il est partie intégrante de la Constitution
-         Une milice affiliée au CNDD-FDD, les IMBONERAKURE, armée, organisée et entraînée en RDC et déployée sur tout le territoire national, exactement à l’instar de la milice INTERAHAMWE affiliée au Parti MRND de HABYARIMANA Juvénal. La milice fait la pluie et le beau temps sur tout le pays au point d’imposer sa toute-puissance  à l’armée régulière et à la police nationale. Ce phénomène d’une milice au-dessus des lois a été observé au Rwanda en 1994, à la veille et pendant le génocide. Les miliciens INTERAHAMWE du parti MRND de HAVYARIMANA Juvénal étaient en effet à cette époque, devenus de fait les véritables détenteurs de la force de défense et de sécurité du pays ;
-         Une présence massive des miliciens INTERAHAMWE de triste renommée et des forces négatives FDLR envoyés en renfort à partir de la RDC (certains parlent de 14 000 hommes). Ces sinistres combattants séjournent illégalement au Burundi, ils ne sont   recensés nulle part  et ne sont pas connus par le HCR. Ils sont déployés dans les différentes provinces où ils bénéficient de nombreuses complicités sous  la supervision secrète du Gouvernement du Burundi ;
-         Une classe politique en pleine ébullition à l’approche des élections générales prévues entre mai et juillet 2015. Le chaos et la confusion constituent de tous temps le cadre idéal pour les grands massacres à huis clos ;
-         Des criminels habillés en tenue policière et équipés d’armes à feu patrouillent la nuit dans les centres urbains et dans les campagnes, tandis que les miliciens Imbonerakure pillent les ménages, violent les mères et les enfants et tuent les hommes et tout ce qui tente de leur résister ;
-         Les descentes régulières des forces de l’ordre dans les maisons et les habitations des Tutsi, soi-disant à la recherche des armes à feu qu’ils ne trouvent jamais évidemment puisque le désarmement des populations était terminé en 2007. Ils y vont en réalité pour entretenir le climat de peur chez les Tutsi et pour les habituer à subir sans réagir les diverses tracasseries et agressions venant du pouvoir et des milices ;
-         Parallèlement au désarmement systématique des Batutsi, il est observé un réarmement accéléré des milices IMBONERAKURE et INTERAHAMWE. Les Associations de la Société Civile et la Représentation de l’ONU au Burundi ont dénoncé fin 2014 cette distribution tandis que certaines personnalités de l’opposition ont fait part à l’Union Africaine de la préparation active d’un nouveau génocide par le pouvoir de Bujumbura ;
-         L’existence de caches d’armes, dont la récente illustration fut la découverte d’une maison privée bourrée d’armes dans le quartier résidentiel de BUTERERE et qui ont été rapidement dissimulés par les services de renseignement du Président de la République.
-         L’organisation et la conduite d’opérations conjointes entre la police et les milices IMBONERAKURE lors des rondes nocturnes et de certaines interventions du jour ;
-         Une milice IMBONERAKURE qui terrorise, torture et tue qui elle veut dans les rangs de l’opposition politique, de la Société Civile et de l’Armée. Pour tous ces forfaits, les auteurs ne sont jamais inquiétés ni poursuivis par la Justice malgré les dénonciations scandalisées de la population sur les media ;
-         La terreur exercée sur les média et personnellement sur leurs rédacteurs qui sont assassinés, emprisonnés ou exilés ;
-         Le sentiment généralisé et entretenu que les milices affiliées au pouvoir sont une force invincible à laquelle rien ne peut résister ;
-         La distribution massive et clandestine des machettes dites de la « 3ème génération » (hyper-tranchantes) et d’armes à feu aux IMBONERAKURE et INTERAHAMWE, et le quadrillage du territoire national spécialement les provinces, les quartiers urbains et les collines majoritairement peuplés de Tutsi ;
-         De nombreux actes de provocation gratuite à l’endroit des Tutsi, soit par des fouilles-perquisitions individuelles ou collectives sans dossier pénal, soit par des expropriations immobilières en dehors de toute procédure et en totale illégalité, soit par la destruction de toutes les gardes de sécurité nocturnes organisées en désespoir de cause par les quartiers à dominante Tutsi ;
-         Les plans d’extermination ou d’emprisonnement des journalistes et des membres de la Société Civile qui osent dénoncer ces préparatifs ignobles ;
-         La confection et la distribution massive des uniformes de l’armée nationale aux milices à GIHOGAZI en Province KARUZI, sans doute pour que le moment du génocide venu, il ne soit plus possible de distinguer les forces régulières des forces négatives en action ;
-         L’ordre aux familles Tutsi de la Commune Bukemba, Province Rutana, de contribuer chacune au moins 100.000 Fbu pour la réélection de Pierre Nkurunziza
-         La désorganisation délibérée et le refus d’espace dirigés contre les éleveurs de bovins, leur activité étant considérée comme une marque culturelle et historique de la civilisation Tutsi, qu’il faut détruire coûte que coûte. Tout le territoire rural a été confisqué pour être distribué aux seuls « agriculteurs » hutus, alors que l’élevage au Burundi est une grande activité économique qui devrait être déployée sur une large partie de l’espace rural national ;
-         Les pénuries de denrées de première nécessité comme le carburant ainsi que les incendies systématiques des marchés centraux et centres commerciaux participent à créer un climat généralisé de chaos propices à favoriser l’exécution d’un génocide.
-         Dans certaines provinces comme Kirundo, les Tutsi commencent à fuir massivement vers le Rwanda voisin, n’en pouvant plus  des exactions dont ils sont quotidiennement victimes, et hautement inquiets des mouvements et réunions inhabituels de jour et de nuit auxquels ils ne sont évidemment pas conviés et dont la teneur est jalousement gardée secrète. Mais des témoignages vivants et concordants font état d’une préparation d’un génocide systématique des Batutsi dès que la mort de Pierre NKURUNZIZA sera annoncée, on ne sait par qui, pourquoi et ni quand.

Tous ces faits ainsi renseignés sont de notoriété publique et sont absolument vérifiables, encore qu’ils ne sont pas du tout exhaustifs. Les Tutsi vivent dans la hantise d’un génocide imminent, dans l’insécurité et la peur, et rien ne semble pouvoir arrêter le processus d’extermination, comme si le fait qu’ils soient réduits à la condition de citoyens de seconde zone par l’application sadique de l’accord d’Arusha ne suffisait pas.

III.           Organisation des opérations de génocide

Le déploiement des miliciens hutus armés de fusils et de machettes sur les Collines de la campagne et les quartiers des villes est organisé de manière qu’aucun d’eux ne soit affecté dans sa province ou commune d’origine. La stratégie vise à s’assurer que les assaillants n’hésitent à tuer un Tutsi de leur connaissance et surtout qu’ils ne soient identifiés par les victimes.

Précisons encore qu’aujourd’hui comme par le passé, le génocide des Batutsi est conçu, planifié et financé par des organisations secrètes, puis exécuté par de jeunes Hutu préalablement formés idéologiquement, drogués systématiquement avant et au moment de passer à l’action, et rémunérés pour la besogne à l’instar des mercenaires, en profitant chaque fois d’un régime corrompu ou politiquement aux abois.

IV.           Scenario du génocide

-Les organisations criminelles qui élaborent ces projets macabres contre les Tutsi disposent d’un plan éprouvé depuis 1993 au Burundi et 1994 au Rwanda, qui paraît en cours de réédition en 2015 au Burundi. Il s’agit vraisemblablement  d’éliminer physiquement le Président Hutu Pierre NKURUNZIZA  dans des conditions qui ne seront jamais élucidées, et de faire porter le chapeau aux Tutsi. Ils pourront même manipuler en ce sens des Tutsi de paille comme ce fut le cas en 1993 pour que l’accusation soit plus plausible. La suite ira de soi, le génocide pourra commencer et on parlera de la « colère » des Hutus qui seront « légitimés » à s’en prendre même aux enfants et aux femmes enceintes Tutsi, pour avoir tué « leur Président ».
-La décapitation des institutions politiques pour créer le chaos et l’absence de Gouvernement, conditions propices pour l’exécution du génocide.
-Mise au pouvoir d’une personnalité « neutre » qui, en réalité, est connue par les concepteurs du génocide et dont le rôle sera d’étouffer les poursuites des génocidaires et les enquêtes pouvant mener jusqu’à identifier les véritables commanditaires.

V.               Responsabilité de la communauté internationale

En ces temps d’agitation sociale et d’incertitude politique savamment entretenues par le régime CNDD-FDD au pouvoir du Burundi, il est visible qu’un autre génocide est en préparation avancée. Nous lançons en conséquence un appel pressant à tous les cosignataires et parrains de l’Accord d’Arusha, pour qu’il soit dépêché à partir de l’ONU, de l’UA et de l’EAC, et sans délai, les forces de dissuasion en nombre suffisant et bien équipées, avec mission d’intervention, qui resteront le temps qu’il faudra pour que la sécurité et les droits de la communauté Tutsi soient enfin reconnus et protégés.

Nous mettons la communauté internationale, et plus spécialement l’ONU et le Conseil de sécurité, devant leur responsabilité, si le génocide ci-dessus annoncé venait à se réaliser  sans qu’aucune disposition n’ait été prise pour l’empêcher.

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