En cette fin du mois d’avril, le peuple burundais commémore deux des
plus tristes dates de son histoire. Le
29 avril 1972 correspond au début du génocide des Tutsi du Burundi perpétré par
l’organisation UBU. Le 30 avril 1997 est la date où le CNDD-FDD est allé au
Petit Séminaire de Buta pour tuer sélectivement les Tutsi comme il l’avait toujours
fait ailleurs.
Cette double commémoration intervient
au moment où le régime en place au Burundi multiplie les actes négationnistes visant à occulter le génocide
tutsi de 1972 tout en en blanchissant les auteurs, à savoir, les miliciens de l’organisation
UBU (Umugambwe w’Abakozi b’Uburundi ou Parti des Travailleurs du Burundi),
l’ancêtre idéologique du CNDD-FDD au pouvoir aujourd’hui.
Le 24 avril 2023,
le Parquet Général de la République a saisi la Cour Suprême, lui demandant d’annuler
les procès contre les auteurs du génocide perpétré contre les Tutsi du Burundi en
avril et mai 1972.
Le 26 avril 2023,
poursuivant son dessein d’exonérer par tous les moyens les auteurs du génocide contre
les Tutsi, la pseudo-CVR a organisé une conférence dont la thématique sans équivoque
cherchait à déclarer que les miliciens congolais qui ont prêté main forte aux
tueurs de l’organisation UBU, étaient sous contrat du gouvernement en place au
Burundi en 1972.
AC GÉNOCIDE CANADA rappelle que cette milice qui avait été constituée par
Monsieur Pierre Mulele, l’ancien Ministre de l’Éducation Nationale dans le
Gouvernement de Patrice Lumumba après la disparition du héros de l’indépendance
congolaise, était en rébellion ouverte contre le gouvernement central du Congo.
AC GÉNOCIDE CANADA tient à souligner aussi que le Burundi de Michel
Micombero entretenait d’excellentes relations avec le Congo de Mobutu Sese Seko,
qu’à cet effet, les affirmations de la pseudo-CVR dans son entreprise révisionniste
prétendant que les rebelles mulélistes avaient été sollicités par le régime
Micombero pour massacrer des Burundais, sont aussi absurdes que légères, d’autant
plus que le gouvernement du Burundi ne pouvait pas se liguer avec les ennemis déclarés
d’un gouvernement frère.
AC GÉNOCIDE
CANADA informe l’opinion tant nationale qu’internationale que quelles que
soient l’incongruité et l’absurdité des affirmations révisionnistes de la CVR,
une telle démarche était prévisible du moment que ladite commission est au
service d’un gouvernement dirigé par le CNDD-FDD, descendant de l’organisation génocidaire
UBU dont il a perpétué l’idéologie anti-tutsi.
POUR TOUS CES MOTIFS,
AC GÉNOCIDE CANADA condamne avec la dernière énergie la série d’actes négationnistes
et révisionnistes posés au cours de cette semaine qui s’achève par les organes du
pouvoir en place au Burundi dirigé par l’organisation génocidaire CNDD-FDD.
AC GÉNOCIDE
CANADA se joint au reste de la majorité silencieuse de Burundais croulant sous
le régime en place, pour déclarer que les jugements rendus par la Cour Suprême
du Burundi ce 28 avril 2023, de même que les conclusions de la conférence révisionniste
de la pseudo-CVR le 26 avril 2023, ne l’engagent pas et qu’ils devront être annulés
dès l’instauration au Burundi d’un véritable État de droit.
AC GÉNOCIDE
CANADA encourage les Burundais qui, en réponse à l’intimidation des miliciens
du pouvoir les décourageant à dénoncer les atrocités qu’ils ont subies de la
part de l’organisation CNDD-FDD ainsi que des autres descendants de l’UBU tels que
le FRODEBU, le PALIPEHUTU et le FNL, ont choisi de confier à notre association leurs
témoignages. Elle réitère son engagement solennel à les déposer devant une CVR véritablement
neutre qui devra être instaurée pour corriger toutes les distorsions auxquelles
se livrent les autorités illégitimes en place.
Fait à Toronto, le
30 avril 2023.
Pour l’AC Génocide Canada,
Le Secrétaire.
Dr. Emmanuel Nkurunziza